Cette discussion concerne un des buts de l’Association « Le Pardon comme Reconstruction de l’Homme », à savoir : « visiter les prisons ou du moins revendiquer inlassablement le droit de le faire ». Ce but est en lien direct avec deux autres, énoncés par le Frère Michel dans sa réponse au commentaire 87C20 :
- Faire l’effort « d’aimer, de guérir, d’accompagner » vers la réhabilitation
- Exercer une influence sur les juges et les législateurs
Ces trois buts se complètent dans un ensemble qui touche au système juridique et judiciaire évidemment imbriqués l’un dans l’autre et forment, dans l’état actuel des choses, une grande ambition spirituelle et sociétale. Ils sont rassemblés pour le moment dans une seule et même discussion, le temps que notre pensée apprenne à aborder sans se dé-spiritualiser ces domaines qui se trouvent au cœur « d’un système où la loi est encore écrite et appliquée dans un esprit de menace, de punition, de vengeance. » Ils sont d’autant plus difficiles et dé-spiritualisants qu’ils utilisent le langage abstrait et déshumanisé qui caractérise les lois et les règlements.
Dans ce sens, élaborer et organiser l’action de visiter les prisonniers dans un esprit nourri de vie spirituelle constituent un point d’ancrage concret qui permettra de réfléchir dans deux directions qui peuvent paraître éloignées mais qui sont liées :
- Les attitudes et les actions porteuses d’une véritable réhabilitation (à définir et décrire),
- La démarche spirituelle et réaliste à mettre en place pour sensibiliser ceux qui font la loi et ceux qui l’appliquent à une autre manière de voir l’homme et de penser la vie sociale, spécialement à travers le pardon reconstructeur de l’homme.
Il nous faudra alors trouver les arguments et les mots (reflets de notre foi) pour les aider à aller « contre les idées reçues, contre les peurs, contre la barbarie de notre système, contre les bonnes intentions vite découragées sous le prétexte que c’est souhaitable mais inapplicable ».